Personnalités
Le chef des Gerudos des montagnes est choisi lors d'une série d'ordalies. Tous ceux désirant endosser ce rôle participent à une série d'épreuves, sous l'oeil attentif de leur peuple et de la sorcière. Cette dernière n'a pourtant pas une place prépondérante dans la décision, son opinion ne valant ni plus, ni moins que celles des autres. Les seules qui sont particulièrement écoutées sont les doyennes, en vertu de leur longue expérience.
Le chef est celui qui prend les décisions importantes lorsqu'il y en a, mais cette autorité politique reste relativement théorique, vu le peu d'événements notables dans les montagnes. Ainsi, son rôle se résume généralement à organiser les expéditions pour se procurer le nécessaire à leur survie, que ce soit par la chasse ou les échanges avec les montagnards, ainsi que d'éventuels travaux au niveau du village, selon les besoins actuels de leur peuple.
Le second personnage essentiel - dont l'importance égale même celle du chef - est la sorcière. Ses pouvoirs magiques sont indispensables, encore à présent, à la vie de leur peuple dans les montagnes. En effet, sa magie alimente en permanence la zone du village, y rendant la température un peu moins glaciale qu'aux alentours. Et sa connaissance des augures permet d'anticiper les catastrophes pour mieux s'y préparer.
Chaque sorcière forme toutes les jeunes filles disposant de magie, et découvre ainsi la prochaine sorcière. Elle fait de cette jeune fille à haut potentiel son apprentie et lui enseigne tout ce qu'elle aura besoin de savoir, magiquement, bien évidemment, mais également ses devoirs envers les leurs et son rôle d'autorité morale. Les sorcières disposant d'une très grande longévité, jusqu'à mille ans, cet apprentissage se fait aussi lentement que nécessaire pour que tout soit bien intégré.
La dernière personne à connaître est la Gardienne de la mémoire. Elle n'a nullement de rôle d'autorité, mais est souvent considérée, quel que soit son âge, comme l'égal des doyennes, ces femmes qui sont vues comme des sages de par leur longévité et écoutées comme telles. Cela vient aussi de ce qu'elle sait, car son rôle est d'apprendre et de retenir toute l'histoire de leur peuple, avant comme après leur bannissement.
Le chef et la sorcière savent également tout cela, et l'existence de la Gardienne de la mémoire vise à réduire les chances de perdre des pans de leur histoire. Ainsi, même si l'un des trois dépositaires de l'entièreté de celle-ci meurt, il sont encore deux à assurer cette connaissance, le temps de désigner le successeur du défunt. La prochaine Gardienne est choisie soit par l'actuelle, soit par le chef et la sorcière si la Gardienne meurt sans apprentie.
Fêtes
Les fêtes des Gerudos des montagnes sont presque toutes issues des traditions du désert. A commencer par la plus importante d'entre elles, la Danse des Sables, au cours de laquelle les Gerudos honorent la Déesse des Sables. Danse, affrontements, offrandes... Le peuple entier y participe, et la sorcière fait une démonstration spectaculaire de ses pouvoirs en l'honneur de la Déesse.
Vient ensuite la Fête de la Lune bleue. La venue irrégulière de cette éclipse à la lueur bleutée est connue grâce aux prédictions de la sorcière, c'est pourquoi la fête se clôture par quelques présages. Toutes les lumières du village sont éteintes pendant la nuit pour profiter de la lune et des étoiles, à l'exception d'un feu, sur la place principale, pour un combat esthétisé, qui met face à face le chef et une autre guerrière - originellement, c'était l'Exaltée qui avait cette place. Ce combat est lié à la légende à l'origine de cette fête, racontée ainsi par les Gerudos :
L'astre lunaire, qui éclaire la nuit et nous permet de discerner le chemin. Irremplaçable, mais lointain, et attiré par la beauté des étoiles... La Lune, il y a des millénaires et des millénaires, se laissa absorber, détourna son regard de lumière des mortels, et chercha à gagner ces esprits étincelants. Alors, Reelku, Dieu des Lames, prit les peuples de la terre en pitié et rejoignit la Lune. L'éclat de ses armes et de sa danse étincela suffisamment dans le firmament pour que la Lune se tourne vers lui et vienne reprendre sa place, donnant au dieu sa parole de ne plus jamais abandonner les mortels dans les ténèbres de la nuit. Et le dieu l'autorisa, une fois par mois, à admirer, de loin, ces étoiles auxquelles elle aspirait.
Mais il arrive que la Lune, alors même qu'elle brille dans notre ciel, soit appelée par l'une des étoiles, et se tourne pour la regarder. Cependant, la promesse faite à Reelku la retient, et la retiendra toujours de faire davantage que regarder cette étoile, et sa lumière revient toujours sur la terre. Vers la fin de l'année - qui a lieu à la fin de l'été, comme dans le désert - arrive la fête du Vent d'étoiles. Elle dure plusieurs soirs d'affilée, la sorcière devinant la durée de la pluie d'étoile filantes de cette époque de l'année. Selon le nombre de jours, les Gerudos des montagnes y voient un bon ou un mauvais présage pour l'année. Il s'agit d'une fête communautaire, avec de grandes tables de banquet dressées sur la place. Même les enfants ont le droit de veiller tard pour y participer.
La seule fête notable qui n'ait pas son origine dans les traditions du désert est le Souvenir du bannissement, pour des raisons parfaitement évidentes. Ce n'est même pas une réelle fête, le sujet n'étant pas très joyeux. Les Gerudos se rassemblent face à la Gardienne de la mémoire pour l'écouter faire le récit de leur exil, afin que nul n'oublie d'où vient le peuple et où il retournera un jour.
Moeurs
Tout comme leurs soeurs du désert, les Gerudos des montagnes sont des guerriers. Savoir manier les armes est aussi important à Hébra que dans le désert, de par leur dépendance de la chasse et la prolifération des monstres. Tous les enfants l'apprennent donc dès leur plus tendre enfance. Cela ne se limite pas à savoir tenir une arme, bien sûr, et, comme pour les Gerudos du désert, cela est lié à leur honneur, et leur donne la même conception de l'existence.
Leur communauté est encore plus soudée que ne le sont les Gerudos du désert, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, cela vient du souvenir de leur exil, qui se cristallise comme événement fondateur de leur histoire, et ce qui fait leur singularité par rapport aux Gerudos du désert, auxquelles elles se sentent pourtant appartenir. La deuxième explication est que leur peuple est encore plus refermé sur lui-même, sans aucun contact avec d'autres cultures.
L'éducation se fait en grande partie en commun, les enfants étant pris en charge par certains Gerudos. Certains se sont spécialisés dans des domaines d'instruction et font donc office de professeurs, mais d'autres s'occupent des enfants de manière temporaire, lors d'une convalescence ou d'une grossesse, par exemple, et faute de pouvoir faire autre chose dans le village. Il est également à noter que, pour élever les enfants, les mères ont une nette prééminence, même dans le cadre de pères vivant au village.
En effet, les couples n'ont pas une demeure commune, car les Gerudos n'ont pas d'idée de relation exclusive, et les enfants, sauf exception, vivent avec leur mère. Les pères s'occupent toute de même d'eux, et, pour compenser le fait que les mères s'occupent d'eux ainsi, se tiennent disponibles pour s'occuper de leurs enfants dès que leurs mères doivent ou veulent faire quelque chose d'incompatible avec leur présence.
Traditions
Sans que ce ne soit un titre officiel ou une réelle autorité, certaines Gerudos sont considérées comme des doyennes par leur peuple, en une tradition issue du désert, comme la plupart des traditions des Gerudos des montagnes. L'âge de ces femmes leur donne une grande expérience, ce que les Gerudos respectent particulièrement. Cela leur donne, à leur sens, une meilleure vue sur les situations, une sagesse inaccessible aux plus jeunes.
Cela en fait des Gerudos particulièrement écoutées par leurs pairs, et dont l'avis est souvent recherché lorsque quelqu'un se sent dépourvu ou hésitant face à une situation. Dans de très rares cas, lorsque personne ne sait comment résoudre un problème à l'échelle de la communauté, les doyennes se réunissent pour s'en charger, mais cela reste exceptionnel.
Au niveau de la langue, ils y sont encore plus attachés que les Gerudos du désert, même s'ils apprennent plus systématiquement l'Hylien, vu leurs échanges commerciaux inévitables avec eux, et la nécessité de passer inaperçu. Ils ont également une culture essentiellement orale, mais dont la transmission est facilitée par l'existence de la Gardienne de la mémoire, et la longévité des sorcières.
Les Gerudos des montagnes ont également conservé la tradition de dressage de chevaux de leurs ancêtres du désert, ainsi que l'archerie montée. Celle-ci n'est pas aussi fondamentale que le combat à l'arme blanche, et elle se rapproche un peu plus d'un sport, bien que les Gerudos soient parfaitement capables de se battre ainsi, et pas uniquement d'organiser des compétitions de tir sur cibles.
L'autre discipline chère à leurs yeux est la discrétion, car ils assument entièrement leur héritage de peuple "voleur", comme disent les Hyliens. Ce qui ne signifie pas qu'ils attaquent les villages des alentours pour leur dérober leurs biens, mais ils apprennent à se montrer aussi discrets que possible et à s'introduire là où ils le souhaitent sans se faire repérer. Non pas parce qu'ils mettent cela fréquemment en pratique, mais parce qu'ils veulent y être prêts si jamais cela devient nécessaire à l'avenir... et parce ce qu'un véritable guerrier est silencieux, et non pas environné du martèlement de ses pas et du fracas d'une carapace en métal.
Cultes
Le premier et presque unique culte des Gerudos des montagnes est la Déesse des Sables. Bien que loin de l'immense colosse du désert qui représente et incarne à la fois cette divinité, ils n'ont rien oublié de ce pan de leur civilisation. La Déesse des Sables n'est pas une divinité bienveillante et aidante. Elle accorde davantage d'épreuves que de facilités, pour forger un peuple fort.
Cependant, ceux qui relèvent ces épreuves, et qui vivent selon les valeurs qu'elle édicte - honneur, fierté, détermination et lutte - peuvent bénéficier de ses bienfaits, si elle y est disposée. Ce n'est de toute manière pas une déesse à laquelle on demande quoi que ce soit : on la vénère, on la respecte, on la prie, on lui fait des offrandes et on accepte avec reconnaissance ses cadeaux si elle décide d'en faire.
Les étoiles ont également une place importante pour les Gerudos des montagnes, même si ce n'est pas un véritable culte. Ils ont toutefois des légendes qui sont liées aux astres personnifiés, comme pour la fête de la Lune bleue, et beaucoup leur adressent quelques prières.