De toute éternité, l'histoire du peuple gerudo est liée au désert. Guerrières fortes et farouches, elles ont toujours tenu à leur indépendance, ce qui causa le premier grand conflit qu'elles eurent à mener. Le premier roi d'Hyrule, lorsqu'il entreprit d'unifier les terres qui allaient faire partie du royaume, s'intéressa également aux autres peuples. Les Zoras, adeptes de l'ordre et de l'unité, s'allièrent de bon gré à lui, et les Gorons l'acceptèrent lorsque les Hyliens eurent prouvé leur force à leur chef.

Les Gerudos, elles, refusèrent catégoriquement tout accord qui les ferait entrer au sein du royaume d'Hyrule, ne voulant dépendre que d'elles-mêmes. La guerre qui s'en suivit fut sanglante, tout autant que les conflits qui avaient embrasé le reste du royaume avant sa pacification par le roi. Le nombre des Hyliens leur permit de prendre l'avantage et se s'établir dans le canyon, mais pas d'avancer jusqu'à la forteresse.

Finalement, les Gerudos cédèrent face à l'évidence : privées des ressources de leurs terres hors du désert, la vie devenait bien plus difficile. Et les morts se succédaient de part et d'autres. La mort dans l'âme, elles parvinrent à obtenir du roi d'Hyrule un compromis, se retranchant dans leur forteresse et cédant aux Hyliens leurs terres, excepté le désert. Un accord de coopération militaire fut également signé, vu les compétences martiales des Gerudos.

Ce fut en vertu de cet accord que, quelques années après son couronnement, le roi gerudo, Ganondorf, vint au château d'Hyrule. Les choses ne se passèrent pas sans tension, mais les années les plus noires semblaient révolues lorsque les Hyliens exécutèrent leur roi pour trahison et exigèrent d'elles qu'elles se désolidarisent de lui.

Celles qui s'y refusèrent furent exilées, et l'Exaltée, sans les imiter, refusa d'approuver les actions des Hyliens. Face à cela, et à l'inquiétude du peuple d'Hyrule envers les Gerudos, celles-ci choisirent de s'installer à l'intérieur même du désert, abandonnant leur forteresse.

Elles se replièrent sur elles-mêmes, s'efforçant de ne pas se faire remarquer par les Hyliens pour qu'ils les laissent en paix. Durant cette époque, de nombreuses choses changèrent. Elles délaissèrent les chevaux lorsqu'elles domestiquèrent les premiers morses des sables. Au fil des générations, leur tradition orale perdit également de nombreux épisodes de leur passé.

Avoir oublié certains pans de leur histoire ne les changeait cependant pas et, lorsqu'une partie du clan sheikah se sépara de la famille royale, les Gerudos leur offrirent un abri : leur ancienne forteresse, où elles les autorisèrent à s'installer. Elles n'eurent cependant pas de très grands rapports avec le nouveau clan Yiga, et ceux-ci se dégradèrent au fil des générations, sans que les Gerudos ne reviennent sur leur parole de leur donner la vieille forteresse.

De nombreux millénaires s'écoulèrent encore, avant que les choses ne semblent s'éclaircir, avec un mariage : celui du roi avec la fille des nobles du canyon... amie d'enfance de la suzeraine des Gerudos. Et peut-être cela aurait-il été le cas si la reine n'était pas morte après quelques années de mariage... et si Ganondorf, le Fléau d'Hyrule, n'était pas revenu encore une fois semer le chaos dans le royaume, obligeant les Gerudos à prendre position par rapport à leur ancien roi.

Moeurs
Les Gerudos sont des guerrières, et c'est avant tout ainsi qu'elles se définissent. Si elles ne naissent pas littéralement avec les armes à la main, elles apprennent toutes à les manier depuis leur plus jeune âge. Il s'agit de quelque chose d'essentiel pour elles. De manière pragmatique, bien évidemment, car le désert n'est pas un environnement tendre, mais pas uniquement. Leur nature de guerrière est liée à leur honneur, et refuser un combat est une lâcheté méprisable. Et cette même logique s'appuie sur tous les aspects de leur existence : affronter les choses au lieu de les fuir, que cela se solde par une victoire ou une défaite.

L'autre aspect important de leur mode de vie est son caractère communautaire. Cela peut paraître surprenant, vu leur amour du combat, mais l'entraide est une norme pour elles : se battre n'implique pas de devoir se battre seule, et encore moins contre les siennes. Nées sur une terre aride, elles ont dû apprendre à compter les unes sur les autres, et aucune Gerudo n'en laissera une autre face à ses problèmes si elle peut y faire quelque chose.

Cela se transcrit aussi dans l'éducation donnée aux enfants : tout en vivant chez leur mère, leur éducation devient très vite commune, chaque Gerudo leur donnant des leçons dans les domaines où elle a des connaissances. Cela contribue à former une communauté soudée, chaque génération se connaissant dès leur plus tendre enfance et étant invitée à aider les plus jeunes et partager avec elles leurs découvertes et connaissances.

Cependant, ce n'est pas cela qui transparaît dans l'image que les Hyliens ont d'elles, et qui concerne quasiment un seul domaine : la sexualité. En effet, elles n'ont pas d'équivalent de mariage, chaque union étant libre, non-exclusive - sauf si les deux partenaires s'accordent sur ce point - et ne dure que tant qu'elles le souhaitent. Cela leur donne une réputation de moeurs légères et de filles faciles et volages.

Dans le même domaine, l'homosexualité n'est pas quelque chose de réprouvé, bien au contraire. Leurs premières expériences se font toujours entre femmes, et l'homosexualité est considérée comme le summum de l'érotisme. Summum que l'hétérosexualité, dont l'utilité est avant tout de procréer, ne peut prétendre atteindre. Enfin, dernière différence majeure avec les Hyliens, la contraception et même l'avortement sont des pratiques parfaitement naturelles et logiques pour celles qui ne désirent pas un enfant à ce moment-là.

Traditions
Depuis la nuit des temps, les ordalies font partie intégrante des traditions gerudos. Ce sont des combats très codifiés, lame contre lame, et prenant le désert à témoin. Pour les plus importantes, dont l'enjeu dépasse les deux adversaires, une bonne partie du peuple y assiste. Selon la décision prise avant l'ordalie, elle peut être au premier sang, jusqu'à ce qu'une des deux ne puissent plus combattre, ou, très rarement, à mort.

Les ordalies servent bien évidemment à régler des conflits qui ne parviennent pas à être résoudre autrement, mais pas uniquement. En effet, les Gerudos pratiquent aussi des ordalies amicales, qui visent à renforcer les liens entre celles qui s'affrontent, et celles qui les accompagnent.

Le genre unique, féminin, des Gerudos leur a également donné une tradition de refus des hommes à l'intérieur de la cité. Il ne s'agit pas d'un rejet de l'étranger, puisque les membres des autres peuples sont les bienvenus... à condition d'être des femmes. Cette tradition peut parfois poser problème pour les couples, qui ne peuvent pas vivre ensemble à l'intérieur de la ville et doivent décider entre résider au bazar Assek ou dans le canyon, ou se contenter de se retrouver de temps à autres.

Lors de leur passage à l'âge adulte, les Gerudos sont fortement invitées à entreprendre un voyage à l'extérieur du désert. Les Hyliens présentent cela comme un trajet à la recherche d'un homme, et cela en fait partie, mais ce n'est pas la seule visée de cette tradition. Celle-ci a également pour objectif de forcer les jeunes à prouver qu'elles peuvent s'en sortir seules, loin des leurs et du désert.

Les Gerudos n'apprennent une autre langue que la leur que tardivement, dans le cadre de leur préparation à ce voyage hors de la cité. Beaucoup d'entre elles ne parlent que mal l'Hylien, et toutes conservent un net accent en s'exprimant dans cette langue. C'est en gerudo que se font tous les récits de leur tradition orale, qui est leur seul moyen de transmission de connaissances, puisqu'elles n'utilisent que peu l'écrit.

Cultes
Longtemps auparavant, les Hyliens ont tenté d'introduire au sein du désert le culte d'Hylia, et de l'imposer aux Gerudos, au détriment de leurs cultes traditionnels. Mais les guerrières ne se sont jamais reconnues dans la religion qui leur était présentée sur un plateau, et n'ont même pas cherché à se l'approprier. La seule statue d'Hylia qui avait pu être installée dans la ville a été laissée à l'abandon.

Malgré tout, cet épisode a eu des conséquences non négligeables sur la spiritualité des Gerudos : les anciens cultes qu'elles avaient ont disparu à cette époque, comme la Déesse des Sables, en premier lieu, mais également l'importance des étoiles. A la place a émergé le Désert.

Non pas une divinité personnifiant le désert, mais l'environnement lui-même, ressenti comme l'entité dont elles sont issues, au sein de laquelle elles vivent... grâce auquel elles vivent, malgré son aridité et sa rudesse. Il n'y a aucun culte formel, mais beaucoup d'expressions gerudo s'y rattachent, et certaines prient le Désert.

Les Gerudos ont également un autre culte, bien plus mineur, et qui a la particularité de ne pas avoir de réelles divinités, car ce sont des héroïnes qu'il honore. Sept héroïnes historiques des Gerudos, qui ont d'immenses statues dans le désert. Les Gerudos amènent fréquemment de petites offrandes aux pieds de celles-ci, pour rendre hommage à ces figures, et non pas pour les prier ou dans l'espoir d'obtenir quelque chose en échange.